Dans le cadre des projets de transformation que nous accompagnons, une réalité revient souvent : les ambitions affichées par les directions ne s’alignent pas toujours avec la façon dont les projets sont menés au quotidien.
Ce décalage n’est pas une simple erreur de pilotage. Il révèle un déséquilibre plus profond entre deux types de leadership pourtant essentiels.
Alors, comment faire cohabiter vision stratégique et efficacité opérationnelle ? Comment permettre aux projets de transformation d’avancer tout en gardant leur sens ?
1. Ce qu’on observe sur le terrain
Chez Groupe BBU, on accompagne des projets de transformation dans des grandes entreprises. On y voit souvent la même chose : un décalage profond entre la vision du haut et la réalité du terrain.
Prenons un cas récent : une grande entreprise industrielle lance un programme de transformation numérique. Le Comex est mobilisé. Le discours est fort : « On va digitaliser tous nos processus pour gagner en réactivité. »
Mais sur le terrain ? Les chefs de projet n’ont pas les moyens. Les outils changent sans qu’on explique pourquoi. Les collaborateurs résistent, pas par mauvaise volonté, mais parce qu’ils ne comprennent pas le sens.
Il manquait quelque chose : la jonction entre le leadership transformationnel (vision, culture, ambition) et le leadership opérationnel (planning, exécution, rigueur).
2. Pourquoi cet écart est structurel
Ce n’est pas une question de volonté. C’est structurel. Chacun joue son rôle, mais dans un système mal conçu.
Les sponsors portent une vision. Ils parlent en comité stratégique, en interne et en externe. Mais ils sont rarement disponibles pour les arbitrages du quotidien. Ils ne voient pas toujours les frottements terrain.
Les chefs de projet, eux, sont pris entre deux feux : la direction veut des résultats. Le terrain résiste. Ils pilotent, coordonnent, adaptent. Mais ils n’ont pas toujours les clés pour embarquer. Pas le temps. Pas le mandat.
Les directions métiers veulent que ça marche. Elles jugent au résultat. Pas au storytelling. Les utilisateurs, eux, jugent à la charge de travail, aux bugs, à la clarté de ce qu’on attend d’eux.
On a donc :
- Des visions ambitieuses mais mal incarnées
- Des exécutants rigoureux mais frustrés
- Des utilisateurs perdus
Et au milieu, une transformation qui piétine.
3. Ce qu’attendent aujourd’hui les directeurs de projets
Ils veulent des projets qui avancent. Mais pas à n’importe quel prix.
Ils veulent comprendre où ils vont. Et embarquer les équipes avec eux. Sans être juste les bras d’une vision déconnectée.
Ils attendent qu’on les aide à créer un pont entre la stratégie et l’exécution. Qu’on les soutienne quand il faut dire non, arbitrer, ralentir pour mieux avancer.
Ils veulent être outillés, oui. Mais aussi être écoutés.
Ils cherchent :
- Des sponsors impliqués dans les comités clefs
- Un cadrage qui laisse place aux imprévus
- Une stratégie projet expliquée, traduite, partagée
- Une reconnaissance du terrain, pas seulement des KPIs
- Des profils à leurs côtés pour débloquer, pas juste contrôler
4. Le rôle du Groupe BBU
C’est là que le conseil a un rôle à jouer. Pas pour imposer une méthodologie de plus. Mais pour relier les mondes.
Chez Groupe BBU, nos consultants ne sont pas que des experts méthode ou outils. Ils savent naviguer entre les équipes terrain, les sponsors, les directions SI. Et faire parler des gens qui ne se croisent jamais.
On accompagne des projets en apportant :
- Des outils de pilotage adaptés au rythme réel de l’entreprise
- Une animation de comités qui sert vraiment à arbitrer, pas juste à valider
- Des profils hybrides, capables d’être à la fois opérationnels et stratégiques
On est souvent appelé pour livrer un projet. Mais on reste parce qu’on permet aux différents niveaux de se comprendre.
5. Conclusion
La transformation ne se joue ni dans les slides, ni dans les diagrammes de Gantt.
Elle se joue dans la capacité à faire coexister une ambition haute et des réalités complexes. Leadership transformationnel et leadership opérationnel sont deux moteurs. Encore faut-il qu’ils tournent à la même vitesse, dans le même sens. C’est ce qu’on construit chez Groupe BBU : des environnements où la vision s’exécute, et où l’exécution a du sens.