Les directeurs des systèmes d’information (DSI) sont confrontés à une réalité changeante qui remet en question leur rôle traditionnel. Alors que les métiers acquièrent rapidement des compétences technologiques, les DSI doivent évoluer vers un rôle de directeur de la transformation pour maintenir leur pertinence stratégique.
La pression sur les DSI
Comme nous le savons, le numérique occupe désormais une place cruciale au sein des entreprises. La généralisation des outils ne nécessitant pas de connaissances très techniques et des différentes démarches « data » ont permis à des directions métiers de monter en compétences et mettre en place des stratégies de transformation sans toujours associer la DSI autant qu’avant.
Un rapport récent d’IDC prévoit que d’ici 2026, 60 % des DSI de l’Asie-Pacifique verront leur position contestée par leurs homologues des métiers, mettant en évidence leur capacité à aligner la technologie avec la mission de l’entreprise. Les DSI se retrouvent donc sous pression pour accélérer la transformation numérique.
Toutefois leur voix est parfois étouffée par les dirigeants métiers impliqués dans les décisions technologiques, les exposant ainsi à une réduction de leur influence au sein de la direction.
Les conséquences de cette évolution
Nous constatons plusieurs conséquences de cette tendance :
- Vision court-termiste et manque de cohérence car les directions métiers peuvent privilégier les solutions rapides versus une solution à couverture plus large de la DSI mais nécessitant plus de temps de mise en œuvre
- Défaillance et perte de temps au final : la solution mise en œuvre peut s’avérer inadaptée ou sa mise en place est un échec ce qui entraîne une perte de temps au final (cf. exemple ci-dessous)
- Fragmentation des budgets technologiques : chaque direction voulant être autonome, elle demande à piloter une partie du budget ce qui réduit la capacité de manœuvre de la DSI
- Faille de sécurité au sens large : la mise en place des des différents dispositifs de sécurisation des systèmes est une affaire d’experts et cela prend du temps. Cet aspect est souvent sous-estimé ou négligé pour des raisons de délais ou de méconnaissance.
L’expérience de terrain
Des exemples concrets illustrent des cas où des dirigeants métiers ont tenté de prendre des initiatives technologiques sans une planification adéquate, ce qui a abouti à des échecs coûteux pour les entreprises. L’absence de consultation préalable de la DSI a entraîné des problèmes de sécurité et de conformité, exposant l’organisation à des risques inutiles.
Cependant, une participation active des métiers peut être bénéfique, à condition que des contrôles appropriés soient mis en place pour éviter le « Shadow IT” et les problèmes potentiels.
L’évolution inévitable de la DSI
Pour rester pertinents, les DSI doivent développer des compétences relationnelles solides et démontrer comment leurs actions améliorent l’entreprise, tant sur le plan opérationnel que stratégique.
Ils doivent établir des relations solides avec les métiers, collaborer étroitement avec les responsables des relations métiers et aligner les objectifs technologiques sur les objectifs commerciaux. La gestion agile des portefeuilles d’applications et la gestion de la dette technique sont également essentielles pour maintenir la pertinence des DSI.
« La fonction numérique et technologique sera intégrée dans les métiers, pour piloter des stratégies et offrir des produits et services adaptés à l’économie numérique. La fonction des équipes IT se réduira, car un certain nombre d’entre elles se déplaceront vers les métiers, et l’informatique ne conservera que les travaux sur le socle, tels que l’infrastructure, les communications et la cybersécurité.
Les équipes interfonctionnelles deviendront un ingrédient clé pour réussir dans l’économie numérique. Et ce passage à l’informatique embarquée dans les métiers transformera davantage le rôle du DSI. Il est plus facile de favoriser l’adoption du numérique dans les métiers en faisant partie du métier plutôt qu’en venant de l’informatique, car dans le second cas, on est considéré comme externe, “quelqu’un qui fait faire”.
Par conséquent, les DSI doivent commencer à assumer des rôles dans les métiers avec divers titres tels que directeur de la transition, directeur du conseil numérique ou directeur de l’innovation »
Déclare Naren Gangavarapu
Directeur de l’information et du numérique chez NORTHERN BEACHES COUNCIL
Le chemin à suivre
Pour faire face à cette évolution, les DSI doivent se préparer à devenir une fonction de conseil au sein de l’entreprise. Ils doivent favoriser la sensibilisation et la formation des ressources technologiques, recruter des collaborateurs alignés sur les attentes des clients, et encourager une culture de collaboration entre IT et métiers.
Les DSI doivent également être prêts à s’adapter rapidement aux avancées technologiques émergentes pour maintenir un avantage concurrentiel.
Pour conclure, dans un monde en perpétuelle évolution technologique, la transformation des DSI vers des directeurs de la transformation est une nécessité. Cependant, cette transition peut être complexe et exige une compréhension approfondie des besoins métiers et des compétences techniques.
C’est à ce moment que le Groupe BBU entre en jeu.
En tant que cabinet de conseil en technologies et stratégie, nous sommes positionnés pour faciliter cette transition en agissant comme un pont entre les métiers et la DSI. Notre expertise nous permet d’accompagner les entreprises dans l’alignement de leurs objectifs technologiques sur leurs objectifs stratégiques, favorisant ainsi une transformation cohérente et réussie.
Source : Menacés dans leur rôle actuel, les DSI doivent évoluer vers la direction de la transformation